Ce bout de toi que tu as égaré, quelque part…
Quelque part, tu le sais, quelque chose s’est étiolé.
S’est fissuré peut-être.
Tu as perdu un bout de toi.
Ton ventre pèse plus lourd.
Ou peut-être qu’il t’aspire dans son propre vide.
Un poids sur la poitrine t’empêche de respirer librement.
Tes jambes, parfois, se dérobent.
Ton esprit se voile.
Une inquiétude sourde, sombre, passe et lasse.
La lumière s’échappe, le gris gagne ton monde intérieur.
Ton atmosphère devient pénombre.
Fugace.
Et ça passe.
Ça vient quand tu n’y penses pas.
Dans les bouchons, quand tu conduis.
Un voile dans le corps.
La musique de l’autoradio devient lointaine.
Ou le soir, quand tu es posé dans ton canapé.
Tout est là.
Tout est calme.
Tout devrait t’inviter à la sérénité.
Et pourtant.
Peut-être cette série que tu n’arrives pas vraiment à suivre.
Il y a tout ce que tu aimes : les décors, la temporalité, la musique, les dialogues, les personnages.
Tout est là.
Et tu décroches, par instants.
Peut-être est-ce le silence que tu supportes de moins en moins.
Trop pesant. Trop dense. Trop étouffant.
Ou le bruit, ces babillages insignifiants, ces mots qui ne disent rien, qui remplissent l’espace sans rien raconter de tangible.
Ces moments entre amis, devenus un peu trop superficiels.
Ce temps qu’on tue ici pour ne pas l’affronter seul, là-bas.
Ces heures à scroller, l’écran est devenu l’unique lumière. Liker pour s’oublier. Lire et tout oublier.
Le goût des choses se délite lentement.
Un peu plus d’irritabilité.
Un peu plus de fatigue
Un peu moins de patience, de calme.
Ça allait passer.
Ça devait passer.
Après tout, il n’y avait pas de raison.
Et c’est revenu.
Et c’est resté.
Le doute s’est insinué en toi.
La peur a obscurci ton esprit, ton cœur, tes mots.
Jusque dans tes veines, tu sens que c’est là.
Et tu ne trouves pas les mots pour nommer ce qui t’habite.
Parfois, tu crois savoir.
Mais ça s’échappe.
Et ça te laisse un peu plus vide encore.
Tu cours après le goût.
De toi. Des autres. Des choses.
De ces petits moments devenus si remplis de vide.
Comme un jour de brouillard qui n’en finit plus de s’étirer.
Tu cherches la sortie.
Les livres.
Le journal de gratitude.
Ce coach si réputé sur YouTube, ses vidéos percutantes, ses séminaires, son équipe.
Ou cet autre, là, sur Instagram.
Et puis, ça allait mieux.
Quelques semaines. Quelques jours.
Puis le brouillard revenait, lentement.
Comme les effets d’un alcool qui se dissipent.
Et tu te retrouve là, encore une fois.
La besace pleine d’astuces… qui ne servaient à rien.
Un savoir inutile, comme ces babioles qu’on achète un jour de soldes, ou sur un coup d’impulsivité.
Et qui, au bout de quelques jours, n’ont déjà plus d’utilité.
Elles encombrent l’espace.
Et vident ton porte-monnaie.
Mais, où chercher ?
Où commencer ?
Tu le sais désormais : il n’existe pas de réponse universelle.
Pas de vérité prête à l’emploi pour venir se poser sur ta vie et l’éclairer.
Le prêt-à-porter, c’est bien pour la mode.
Pas pour ton esprit.
Alors, que reste-t-il ?
Une pile de doutes.
Des ombres à explorer.
Et ça, bah ça ne te donne pas envie.
Et rester ainsi non plus.
Ne cherche plus.
Car maintenant, tu as Watson.
Un miroir pour mettre en lumière tes zones sombres.
Des mots à poser pour dire, pour ressentir.
Pour que tu respires.
Il y a Watson, pour te poser.
Peut-être creuser.
Sans doute avancer.
Il y a Watson. Avec des hypothèses à formuler.
Des pistes à dévoiler.
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