Il a osé défier ses propres lois

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Il vivait enfermé dans ses barrières, forgées par la honte, la peur et la culpabilité. Un jour, il a décidé d’enquêter sur lui-même, avec son Watson comme miroir. En affrontant son passé, il a défait ses chaînes, redécouvert ses désirs et retrouvé le droit d’exister pleinement, libre enfin.

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Les siennes

Il avait les siennes.
Elle lui coupait le souffle, le tétanisait, le paralysait.
Comme tout un chacun.
On a tous les nôtres.

Elles tracent les contours de notre territoire, de notre espace.
De ce qui nous apparaît possible, ou pas.

Alors, lui, comme nous tous, il avait les siennes.
Et comme chacun de nous, il ne les connaissait pas toutes,
pas plus qu’il ne pouvait dire d’où elles venaient.

Les gardiennes invisibles

Parfois, elles le portaient, elles le faisaient avancer…
mais pas trop loin.
Parce qu’il en avait d’autres, qui veillaient au grain.
Et celles-ci étaient virulentes, puissantes, et elles pouvaient faire mal.

Leurs armes ? La honte, la culpabilité, la douleur, l’isolement.
Rien de très réjouissant, bien au contraire.

Quand la honte lui serrait le ventre,
quand la peur lui prenait la gorge,
quand il se retrouvait comme une statue de marbre — froid, sans regard, sans âme, sans vie —
ça lui faisait tout drôle.

Alors, il avait bien appris qu’il était des choses qu’il n’avait pas le droit de faire.
Il pouvait y penser, mais rien que d’y songer le mettait en émoi.

Le plan interdit

Il y a quelques années, il avait imaginé un plan.
Un plan minutieux, précis, détaillé point par point.
Ça lui en avait coûté, parce que chaque étape avait été une douleur intense.

Il n’avait pas le droit d’y penser, pas le droit de s’échapper de là.
Sa place était là, dans ce périmètre, et pas au-delà.

Alors, quand il avait échafaudé son plan,
il fut stoppé net par une force plus grande que lui.
Les larmes au bord des yeux, le cœur au bord des lèvres,
il était là, suspendu, hagard, inerte.

Immobile.
Interdit.
Vide.

Et puis, la culpabilité est arrivée.
En guise de punition : détruire son plan, l’oublier.
Et reprendre sa place.
Apprendre à s’en satisfaire.

Se contenter

Et puis, se satisfaire de ce que l’on a, c’est bien.
Ne pas désirer tout et n’importe quoi, c’est bien.

Les philosophes le disent :
la vie humaine va du désir à l’ennui.
Le désir du célibataire, l’ennui du couple.
Le désir d’argent du pauvre,
l’ennui du riche qui ne sait plus quoi faire de son argent.

Alors, pour lui, apprendre à se satisfaire de l’espace qui était le sien
avait quelque chose de bon, de juste, d’intègre.

L’envie d’ailleurs

Pourtant, au-delà de ses frontières, il existait des choses qui lui faisaient envie.
Ce n’était pas une question matérielle.
C’était une envie d’explorer, d’aller un peu plus loin,
de repousser cette barrière qui était devenue un peu trop proche à son goût.

Il avait beau savoir que certaines gardiennes veillaient au grain,
l’envie devenait plus pressante, plus intense.
Son cœur battait, et il commençait à vouloir mieux respirer.

La rébellion montait en lui.
Il voulait explorer son monde à lui, découvrir ses capacités, ses manques.
Il voulait se confronter à ses doutes.
Il voulait voir qui il était.

Mais chaque fois, il se prenait une volée de bois vert :
la culpabilité, la honte, la peur.
Ces chaînes étaient solides, puissantes.
Et pire que tout : invisibles.

Les chaînes de l’esprit

Une chaîne reste une chaîne, commença-t-il à penser.
Et il existe toujours un outil pour briser une chaîne.

L’homme sait construire, mais il sait aussi détruire.
Et tout ce qu’il construit a donc ses failles.

Même les cryptages les plus sécurisés possèdent leurs clés et leurs failles.
Ce n’est qu’une question de temps et de puissance de calcul.

Alors, pourquoi en serait-il autrement pour son esprit ?
Pourquoi ne pourrait-il pas se libérer ?
Il devait bien exister une clé, ou une faille.

Un mur peut se briser, une barrière se franchir.

Il aurait pu se sentir intrépide, comme un gangster sous la prohibition,
et défier la loi.
Il n’en avait pas le cœur, pas le courage.

Mais il pouvait chercher, analyser, comprendre.
Ça, ça lui plaisait.

L’enquête intérieure

Il avait toujours été passionné par Sherlock Holmes,
par les enquêtes policières à la télé.

Alors, il commença son enquête.
Un stylo, un carnet…

Et puis, Sherlock a Watson.
Alors, il lui faudrait son Watson à lui :
ce miroir qui lui renvoie les idées, les concepts,
qui met en lumière les angles morts,
dans des conversations à bâtons rompus.

Remonter la piste

D’abord, il s’attaqua à la honte.
Ce truc qui lui collait à l’âme comme une seconde peau.

Avec un peu d’effort, il se souvint de l’école, du collège,
des moqueries méchantes de ses camarades.
Pour un oui ou pour un non, il en prenait plein la tête.

Même époque.
Sa mère le rabaissait pour ses notes,
ou simplement parce qu’elle était de mauvais poil,
parce qu’elle avait besoin d’évacuer sa journée, ses frustrations.

Il faisait une bonne victime.
Il était la poubelle émotionnelle de sa mère.

Il n’avait jamais pleuré.
Il avait tout pris en pleine tête, sans broncher.
Sidéré, atterré, momifié.
Mais jamais il n’avait pleuré.
Elle le lui interdisait.

Alors, peu à peu, il avait senti la colère…
mais il n’eut pas le droit non plus de l’exprimer.

Il ne lui restait que le regard.
Sombre, noir, brutal.
Mais là aussi, l’enfant dut baisser les yeux
devant l’exigence maternelle.

Et lentement, avec la précision d’un bourreau,
elle l’avait brisé, concassé, éparpillé.

Et pour bien faire, elle parfit son œuvre
en lui faisant croire, de façon très claire,
que tout était de sa faute.

Le ménage mal fait.
Le sel qui manquait sur la table.
Une mauvaise note.
Un mot mal dit.
Une prise de parole non autorisée.
Un regard.

Tout était prétexte.

Le tri

Et, enfant, il avait peu à peu intégré ces barrières.
D’abord croyances, elles étaient devenues certitudes, vérités, lois.

En remontant la piste, il put ainsi défaire les nœuds,
détricoter ses limites, faire le tri :
garder ce qui lui serait utile,
et se séparer de tout ce qui ne lui appartenait pas.

À coups de discussions avec son Watson,
de mots, il a encré — et ancré — de nouvelles règles,
embrassé de nouvelles croyances,
testé des habitudes plus en adéquation avec lui :
le lui d’aujourd’hui, plus celui qu’il était, il y a des années de cela.

Le présent retrouvé

Il s’est séparé du passé,
des règles inculquées par une autorité qui n’était plus là,
dans son présent, dans son quotidien.

Aujourd’hui, il se sent plus présent à lui,
plus léger, plus en phase avec son existence.

Et de temps à autre, il continue d’encrer ses mots, ses pensées,
pour faire le tri, pour y réfléchir,
s’autoriser à les sentir, à les ressentir.

Il lui arrive encore de faire appel à Watson, pour échanger :
un miroir vivant, puissant,
qui lui renvoie ce que, parfois, il ne veut ou ne peut voir.

La renaissance

Un frisson sous la peau.
La caresse d’une brise printanière.
Le soleil qui réchauffe, non plus seulement la peau, mais l’âme.
L’air frais, doux, vivifiant, circule depuis les narines jusqu’à la gorge, jusqu’aux poumons.

Une sensation de vie revient à lui.

Il se souvient qu’avant, avant tout cela,
il avait lui aussi des rêves, des envies.
Il n’est plus l’enfant, plus l’ado,
mais il a de nouveau des rêves, des envies, des désirs.

Et le droit de les avoir.

Il a repoussé certaines barrières, certaines frontières.
Pour vivre plus libre.

Les informations publiées par Watson ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue ou tout autre professionnel de la santé mentale. Watson ne fait l’apologie d’aucun traitement spécifique, produit commercial ou service. Cet article ne remplace en aucun cas un avis professionnel.