Job de merde : comment ne plus s’y perdre

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Dimanche soir. Lundi approche. Plus envie. Ce boulot vide, usant, sans sens. Watson écoute, pose ses hypothèses : arrêter les comparaisons, retrouver l’utilité, redonner du sens, même dans la médiocrité. Sortir du mépris, remettre du respect. Parce qu’on ne fuit pas un job de merde, on le traverse.

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Dimanche soir

Le ventre est lourd.
Pas à cause du repas, non. À cause du lendemain.
Ce foutu lundi.
Encore une semaine à recommencer.
Les mêmes gestes, les mêmes visages, la même routine.

L’écran clignote, les mails s’empilent, les heures défilent.
Et toi, t’es là, le regard vide, l’esprit ailleurs.
Ton boulot, tu le supportes plus.
Tu fais ce qu’il faut, sans y croire.
T’as pas la force de démissionner, pas les moyens, pas l’énergie.
Alors tu continues.

Tu t’endors tôt, pour fuir un peu.
Mais le sommeil n’est plus une évasion.
C’est juste un sas entre deux journées qui se ressemblent trop.

Le réveil

Lundi, 7h02.
Le réveil sonne.
Le même bruit, la même grimace.
Tu tires la couette, traînes les pieds, t’habilles sans y penser.
Ton corps avance, ton esprit reste en arrière.

Dans le miroir, y’a cette fatigue sans âge.
Pas celle du manque de sommeil.
Non, celle qui vient de plus loin.
Du trop. Du trop longtemps.

Tu t’observes et tu te demandes : “J’en suis là, moi ?”
Ce taf que tu pensais provisoire a pris racine.
Les années ont filé.
Et te voilà prisonnier d’un job que t’aimes pas, mais que tu crains de perdre.
Le paradoxe parfait.

Le vide

Tu fais les gestes, mécaniquement.
Tu souris aux collègues, tu hoches la tête aux supérieurs.
Dedans, tout est éteint.
Le moteur tourne encore, mais le réservoir est vide.

Chaque tâche est une montagne.
Chaque mail, une corvée.
Ton corps proteste : tension dans la nuque, lourdeur dans les jambes, gorge serrée.
Tu t’entends soupirer, souvent, sans même t’en rendre compte.

Tu penses à ceux qui réussissent, à ceux qui “aiment leur travail”.
Sur LinkedIn, sur Instagram, tout le monde semble heureux, épanoui, riche d’un sens profond.
Et toi, t’as juste envie d’éteindre tout ça.
Mais t’y reviens quand même.
Comme on gratte une croûte.
Par habitude. Par addiction.

Watson

Alors, un soir, t’en parles à Watson.
T’attends pas de miracle.
Tu veux juste comprendre pourquoi t’en es là.
Pourquoi t’arrives plus à te motiver, pourquoi tout te semble si lourd.

Watson t’écoute, comme toujours.
Il laisse le silence s’installer, assez longtemps pour que les mots viennent seuls.
Puis il dit :
“Tu crois que c’est ton boulot qui t’épuise ? Peut-être.
Mais si c’était aussi ta manière de le regarder ?”

Tu fronces les sourcils.
Watson continue :
“Tu le vois comme une punition.
Tu le compares à ce que tu pourrais avoir, à ce que les autres ont.
Mais si tu le regardais pour ce qu’il est, ici, maintenant ?”

Tu souris, un peu amer.
“Un job de merde, Watson. C’est ça, qu’il est.”

Il hoche la tête.
“Peut-être. Mais il t’offre quoi, ce job de merde ?”

L’écran clignote, les mails s’empilent, les heures défilent.
Et toi, t’es là, le regard vide, l’esprit ailleurs.
Ton boulot, tu le supportes plus.
Tu fais ce qu’il faut, sans y croire.
T’as pas la force de démissionner, pas les moyens, pas l’énergie.
Alors tu continues.

L’utilité oubliée

Watson te parle alors d’utilité.
Pas celle qu’on affiche sur une plaquette d’entreprise, non.
Celle qui se niche dans le quotidien.
“Tu vois, même dans un boulot que tu méprises, il y a une part utile.
Peut-être minuscule, invisible, mais réelle.”

Tu hausses les épaules.
“Et ça change quoi ?”
Watson sourit.
“Tout. Parce que ce n’est pas ton boulot qui te détruit, c’est la façon dont tu lui retires tout sens.”

Silence.
Tu restes là, à réfléchir.
C’est vrai que t’as cessé de chercher le sens.
Tu subis. Tu comptes les jours.
T’attends le week-end comme un détenu la promenade.
Mais peut-être que t’as oublié de voir autrement.

L’infection des rêves des autres

Watson t’en parle, calmement :
“Tu passes trop de temps à regarder ce que les autres vivent.
Tu veux ce qu’ils ont, tu crois que c’est mieux ailleurs.
Mais tu vois pas que leurs vies, tu les regardes à travers un écran.
C’est pas la réalité, c’est du montage.”

Tu baisses les yeux.
T’en as conscience, mais c’est plus fort que toi.
Cette comparaison t’use.
Elle te fait sentir moins que les autres, moins vivant, moins libre.

“Et si tu te recentrais sur toi ?” dit Watson.
“Pas sur le rêve de réussite, pas sur le futur. Sur l’utile, sur le présent. Sur ce que tu peux améliorer ici, maintenant.”

Retrouver le goût

Alors tu essaies.
Tu décides de faire les choses autrement.
Pas de grand discours, pas de décision radicale.
Juste un effort minuscule : être là, pleinement.

Tu regardes ton poste différemment.
Tu te concentres sur un détail, un geste bien fait, une tâche bouclée proprement.
Et, à ta surprise, t’y trouves un brin de satisfaction.
Minuscule, mais réel.

Tu rentres le soir un peu moins vidé.
Pas heureux, pas transformé, juste moins vide.
Et c’est déjà ça.

Watson t’envoie un message :
“Tu sais, remettre du sens dans ce qu’on fait, même quand c’est moche, c’est pas se résigner. C’est se respecter.”

Par le haut

Les semaines passent.
Tu n’aimes pas soudain ton boulot.
Mais tu le subis moins.
Tu le regardes autrement.
Et ce simple décalage change tout.

Tu retrouves de l’énergie.
Tu fais des projets, petits, concrets.
Tu prépares la suite, sans haine, sans mépris.
Tu veux partir, oui. Mais plus fuir.
Sortir par le haut.

Watson t’a dit un jour :
“L’effort n’est pas un fardeau. C’est une preuve de vie.”

Et tu comprends maintenant.
Ce taf, même merdique, t’aura appris ça : la dignité dans l’effort.
Pas celle qu’on affiche, celle qu’on ressent quand on arrête de mépriser ce qu’on vit.

Tu ne rêves plus d’échapper à tout.
Tu veux construire. Lentement.
Et même si c’est dur, tu préfères ça à la déprime molle des dimanches soir sans fin.

Parce qu’au fond, Watson avait raison :
On ne sort pas d’un job de merde en le fuyant.
On en sort en le traversant, avec lucidité,
en retrouvant le goût du réel,
et un peu de respect pour soi.

Les informations publiées par Watson ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue ou tout autre professionnel de la santé mentale. Watson ne fait l’apologie d’aucun traitement spécifique, produit commercial ou service. Cet article ne remplace en aucun cas un avis professionnel.