Le besoin vital d’avoir raison
Il y a des gens pour qui avoir raison, c’est vital.
Pas un caprice, pas une posture. Une question de survie.
Tu sais, ce genre de personne qui, même le dos au mur, trouve le moyen de t’expliquer pourquoi le mur est mal placé. Qui retourne tout, détourne tout, plie la réalité à son orgueil. Parce que reconnaître qu’elle a tort, ce serait mourir un peu.
Tu en connais peut-être une.
Ou peut-être que c’est toi.
L’ego comme bouclier
Avoir raison, c’est une armure.
Une façon de se protéger du vide intérieur, de ce sentiment d’impuissance qu’on préfère ne jamais croiser. Parce qu’au fond, derrière cette rage à convaincre, à imposer, il y a une peur : celle de ne plus exister si l’autre a raison.
Chaque désaccord devient un champ de bataille.
Chaque mot, une arme.
Chaque discussion, une guerre.
Et le corps le sent : le ventre se tend, la gorge se serre, le souffle s’accélère.
C’est comme si la vérité devenait une menace.
La peur d’avoir tort
Mais pourquoi ce besoin ?
Pourquoi cette crispation à vouloir dominer la conversation, la vérité, le monde ?
Watson a une hypothèse : peut-être qu’avoir tort, dans ton histoire, c’est plus qu’une simple erreur. Peut-être que ça a longtemps signifié être rejeté, ridiculisé, invisible.
Peut-être que, gamin, chaque faute te valait une remarque, une moquerie, un silence glacial.
Alors, tu t’es forgé un réflexe : ne jamais faillir.
Et chaque discussion, chaque débat, devient une répétition de cette scène-là — celle où tu refuses de revivre la honte, le mépris, l’humiliation.
Watson te dirait que tu ne te bats pas pour une idée.
Tu te bats pour ton droit d’exister.
Le piège de la toute-puissance
À force de vouloir avoir raison, tu t’enfermes.
Parce que quand tu gagnes, tu perds.
Tu perds la possibilité d’apprendre, de t’ouvrir, de t’enrichir.
Tu te coupes du monde, des autres, du mouvement.
Tu vis dans une forteresse mentale où rien ne t’atteint, mais où rien ne vit non plus.
Tu finis seul, enfermé dans ton bon droit.
Et même si, parfois, tu sens une fissure, tu la colmates aussitôt.
Tu préfères la rigidité à la vulnérabilité.
Parce qu’avoir tort, c’est encore trop dangereux.
Watson te regarderait avec douceur. Il ne te dirait pas que tu es dans l’erreur. Il poserait simplement une question :
Et si tu pouvais être vivant sans avoir raison ?
Les hypothèses de Watson
Watson aime les hypothèses, pas les vérités.
Alors il en pose plusieurs, comme des cailloux sur ton chemin :
- Et si ton besoin d’avoir raison n’était qu’une peur d’être oublié ?
- Et si c’était une manière de reprendre le contrôle sur une enfance où tu ne décidais jamais rien ?
- Et si c’était un moyen de te sentir fort, parce qu’en vrai, tu te sens fragile ?
Watson ne juge pas.
Il t’invite à explorer.
À descendre doucement dans cette zone trouble où ton orgueil se mêle à ta peur.
Là où tu découvriras peut-être que ce n’est pas de victoire que tu as besoin, mais de reconnaissance.
La vérité du doute
Un jour, tu verras : reconnaître que tu as tort, ce n’est pas perdre.
C’est respirer.
C’est poser les armes.
C’est laisser la place à la nuance, à la complexité, à la vie.
Tu verras que le doute n’est pas ton ennemi.
C’est lui qui te rend humain.
Lui qui t’empêche de devenir un bloc de certitude.
Et tu comprendras que ce n’est pas avoir raison qui te sauve, mais être vrai.
Watson te dira que le vrai courage, c’est d’admettre :
“Je me suis trompé.”
Pas pour te rabaisser, mais pour t’ouvrir.
La réconciliation
Quand tu cesseras de vouloir avoir raison, tu sentiras quelque chose d’étrange.
Une légèreté nouvelle.
Ton ventre se dénouera.
Ton souffle sera plus long.
Tu écouteras, vraiment.
Et parfois, tu souriras en te disant : putain, il avait raison.
Tu ne te sentiras pas plus petit.
Tu te sentiras plus grand.
Parce qu’enfin, tu ne te bats plus contre toi.
Watson te l’avait dit, doucement :
“Avoir tort, ce n’est pas mourir.
C’est juste faire un pas vers la vérité.”
Et ce jour-là, tu n’auras plus besoin d’avoir raison pour exister.
Tu existeras, tout simplement.
