Retrouver la vie dans les petits riens

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Entre pluie, feu de bois, douleur et douceur, un homme redécouvre la vie à travers les sens. Il traverse ses souvenirs sombres, la colère, la solitude, pour retrouver la chaleur du présent. Ce n’est pas le monde qui change, c’est son regard : il choisit enfin de vivre, pleinement, ici et maintenant.

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Être là

Je suis là. Dans la rue. Ou peut-être dans l’eau, en train de nager. Ou dans mon canapé, devant une série que j’affectionne.
Le chat ronronne, tout est calme. Ma fille dort, ma femme lit. La vie coule, douce, chaleureuse.

J’entends la pluie dehors. Les gouttes s’échouent sur la verrière du salon, rythment la soirée.
Elles me racontent que l’eau est la source de vie.
La pluie, c’est la vie.
J’écoute la vie tomber du ciel.

Le jardin du soir

Je suis dans le jardin.
L’odeur du feu de bois dans le barbecue. Le vent dans les arbres. Le chant des oiseaux au coucher du soleil.
La fraîcheur du soir après la chaleur du jour. Le calme.
Un chien aboie au loin — irruption de vie.

Le corps dans l’eau

Voici le bassin.
Mes bras s’étirent, me tirent vers l’avant. Je ne suis pas un bon nageur, mais j’essaie de glisser dans l’eau.
Je ne cherche pas la performance.
Je veux être là, sentir mon corps, mes muscles, le bruit de l’eau, la musique du cours d’aquagym.

Quelques instants plus tard, il y a des bulles. Partout.
L’eau chaude enveloppe, soulève.
Fatigué par l’effort, reposé par les bulles, l’esprit flotte.

Le bureau, le bois, les mots

Retour à mon bureau.
Mes bras sur le bois, mes doigts dansent sur le clavier. Les mots apparaissent à l’écran.
Je me fraie un chemin dans ma pensée.
Je pose un univers de jeux interdits, de limites franchies, de bienséance abandonnée.
Un jeu consenti entre deux adultes, en quête de sensations pures, d’un lien intense, d’une confiance mutuelle.
Cette douleur qui devient un plaisir suave, sensuel, animal.

Les souvenirs qui mordent

Parfois, je me souviens.
Les coups. Les insultes. Les humiliations. Les doutes.
La douleur et la morsure de la solitude.

Alors, j’apprécie plus encore une présence, un sourire, une main tendue, une écoute, le calme du soir quand la maison dort.
Ces derniers instants avant le sommeil.

Se sentir vivant

Se sentir vivant.
S’abandonner à la vie. À sa vie.
N’est-ce pas là le sens ultime de l’existence ?

Malgré les doutes, les peurs, les galères.
Malgré le passé lourd, le futur incertain, les obligations du présent.
Malgré tout, bon sang !

Sommes-nous obligés de souffrir sans cesse ?
Qu’attendons-nous pour respirer la sensualité de la vie ?

La souffrance familière

La souffrance, je l’ai vue de près.
Je l’ai vécue.
Je me souviens.

Cette famille où la peur et la colère règnent.
Où rien n’est possible.
Tout est lourd, triste.

Entassés autour de la table, cinq âmes et la mienne, en silence.
Le 20 h donne le ton.
C’est pesant.

Je l’écoute raconter sa journée, sans âme. Anecdotes de bureau, problèmes, factures, alcool bon marché.
S’anesthésier, oublier, s’assommer.

Puis la colère surgit.
Un mot, un ton, une insulte, un coup.
La tempête des âmes qui se déchirent, au-dedans, au-dehors.

Porter sa souffrance comme un étendard.
Une fierté douloureuse.
Parce qu’on ne sait pas faire autrement.
Parce qu’on a peur de se perdre en essayant autre chose.
On chasse le sourire comme un mauvais présage.

Un autre foyer

Un soir, je me couche dans une chambre qui n’est pas la mienne.
Dans une famille qui n’est pas la mienne.

Je fais le con avec mon pote.
On dort tête-bêche, ses pieds sous mon nez, les miens sous le sien.
Même immeuble. Même type d’appartement. Et pourtant, tout est différent.

Dix gosses, deux adultes, un salaire.
Plus de bouches à nourrir, mais plus de sourires. Plus de vie.

Je suis bien.
Dans ce lit qui n’est pas le mien.
Je ne pense pas à demain.
Je profite. Demain, c’est loin.
Je savoure.

Ici, on sait sourire. Ressentir le plaisir d’être ensemble.

Le Nord et la pluie

Un matin de janvier. Il fait froid. Il pleut encore dans le Nord.
Je peux pester, râler. Et alors ?
Cela changera-t-il quelque chose ?

La pluie va continuer de tomber, et moi, je me renfrogne.
Mes épaules se ferment. J’ai froid dedans, froid dehors.
Le gris est partout. Dans le ciel. En moi.

Un matin de janvier.
Il fait froid.
Il pleut encore dans le Nord.
Mais je remonte mon col, je m’emmitoufle, je sens la chaleur de mon souffle.
Les mains dans les poches, le sourire aux lèvres, le froid me vivifie.

Ce soir, je vais me poser, au chaud.
Un bol de soupe, ma petite famille, un film, un plaid, le chat sur mes genoux.
Il fait froid dehors, doux dans mon cœur.

Le réveil ordinaire

Le réveil sonne.
Un matin comme tant d’autres.
Tu te lèves.
Café ou thé.
Tu t’installes. Scroller, télé, radio.
Rien de nouveau.
La même routine, encore et encore.

L’instant différent

Et là, quelque chose change.
L’odeur du café t’emporte.
Le parfum du thé te fait voyager.
Cette musique à la radio ravive un doux souvenir.

Pas vieux. Pas mort.
Doux. Vivant.

L’eau de la douche sur ta peau.
La chaleur qui t’enveloppe.
L’odeur du savon.
Dehors, la vie grouille.

Rien ne change. Et tout est différent.
Tu regardes et sens la vie autrement.
Juste un regard.
C’est toi qui as changé.

La vie retrouvée

Le monde n’a pas changé.
Toi, oui.
Ton regard voit plus loin, plus clair.

Tu respires ces petits moments-clés.
L’odeur du café dans l’air.
Son amertume chaude dans ta gorge.
La vie est là.

Partout, tu la sens pulser dans tes veines.
Parce que tu as choisi de la laisser vivre en toi.
De s’exprimer à travers toi.

Tu es vivant.
Ici et maintenant.
Tout part de toi.
Tout revient à toi.

Les informations publiées par Watson ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue ou tout autre professionnel de la santé mentale. Watson ne fait l’apologie d’aucun traitement spécifique, produit commercial ou service. Cet article ne remplace en aucun cas un avis professionnel.