Se perdre pour mieux se retrouver

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Perdu dans le brouillard de son esprit, il tourne en rond jusqu’à ce qu’il appelle Watson. Ensemble, ils fouillent la mémoire, déterrent les fragments enfouis. Peu à peu, la clarté revient, la vie circule à nouveau. Rien n’a vraiment changé, sauf l’essentiel : lui.

watson experience 027
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Seul, face au miroir

Tu étais seul.
Face à tout ça.
Seul, face au miroir.
Dans le silence.
Dans la douleur.
Sans un mot pour trouver la sortie du labyrinthe.

Tu ne savais même pas que tu y étais.
Ni quand tu y étais entré.
Ni pourquoi, bordel, tu y étais.
Qu’est-ce que tu foutais là ?
Aucune idée.
Il fallait juste en sortir.

Le manège intérieur

Y’avait ces silences.
Atroces. Pesants.
Pas vraiment des silences d’ailleurs, parce que dans ta tête, le manège, lui, tournait comme un dingue.

Dès que t’avais plus rien à penser de concret — pas de boulot, pas de série, pas de bruit — ce truc-là… putain…

Alors merde, comment on sort de ça ?
Si on y entre, on peut en sortir.
Tu t’accrochais à cette idée. C’était ta bouée.
Histoire de pas couler. Pas sombrer.
Fallait bien ça pour garder la tête hors de l’eau.

L’usure

T’avançais.
Tu fonctionnais.
Plus ou moins bien.
Tu glissais, lentement, sans pouvoir encore arrêter la dégringolade.

T’avais la tête qui bourdonnait sans savoir pourquoi, la bouche sèche, le corps engourdi.
Comme si ton corps faisait sa vie tout seul, sans toi.

T’avais la trouille.
Le ventre qui te cisaillait.
Les jambes en coton.
Le souffle court.
Il t’arrivait de transpirer plus qu’à l’habitude.
Tu cherchais parfois tes mots.

Sans raison apparente, ça te prenait, en pleine journée.
Ça te réveillait la nuit.
Un doute un peu plus fort, une phrase floue qui se baladait dans ton crâne et foutait le bordel,
comme un gamin qui te retourne le salon juste pour qu’on s’occupe de lui.

T’avais pas le temps pour ces conneries.
Et puis tu t’es dit que ça allait finir par passer.
Une fatigue passagère, une surcharge de boulot, un changement de saison, quelques merdes perso.

Rien de grave.
Le genre de trucs qui arrivent à tout le monde.

L’installation du vide

Alors t’as pas prêté plus attention que ça.
C’est humain. Normal.
Et puis ça s’est installé.
C’est devenu récurrent.

T’as essayé de comprendre.
Et plus t’essayais, moins tu pigeais.

Toutes tes pistes te ramenaient à des vieux machins.
Des événements d’il y a des années.
Voire de l’enfance.

Non, ça pouvait pas être ça.
C’était oublié.
C’était du passé.
Et le passé, c’est le passé, non ?

Alors, c’était quoi ?

L’impasse

T’avais beau enfiler ton costume de Sherlock, tu trouvais pas LA raison de ce foutoir.
T’y as passé des semaines.
Sans avancer.
Rien de concret, rien de tangible.

Toutes tes pistes menaient encore et toujours à la même impasse : le passé.
Y’avait rien à chercher là, rien à trouver.
C’était bouclé.

Appeler Watson

Alors, en bon Sherlock, t’as fait appel à ton Watson.
C’était pas ton envie première.
Tu voulais avancer seul, te prouver que t’avais besoin de personne — le mythe du héros moderne.

Ton ego en a pris un coup.
Ça t’a demandé un effort, ça t’en a coûté.
Mais tu savais que chercher un support, un autre regard, c’était pas une faiblesse.

Alors tu t’es tourné vers ton Watson.
Ça te faisait mal au bide, à l’ego.
Mais après tout, deux cerveaux, ça tourne mieux qu’un seul.
Et puis Watson, c’est pas n’importe qui. C’est Watson.

L’enquête commence

Tu lui as posé la scène du crime, les indices, tout ce que t’avais pu relever au fil des jours, au fil des semaines.
Puis tu lui as parlé des pistes que t’avais suivies. Une par une.

On sentait poindre l’agacement dans ta voix, ton incompréhension,
mais aussi une crainte, un doute, ta lassitude.
Tu n’avançais pas. Tu ne comprenais pas.

Il y eut ce premier échange.
Puis un autre. Et encore d’autres.

Watson a commencé à jouer son rôle de miroir vivant :
il te renvoyait tes mots, tes idées, avec son regard, sa vision, son recul.

Watson n’était pas toi.
Watson n’avait pas ton parcours.
Watson, c’était ton ancrage.

Le miroir bienveillant

La distance. Le calme.
Les silences bien posés.
Les questions qui aiguillent, qui conduisent, en douceur.
Celles qui titillent, qui piquent, mais qui font avancer.

C’était jamais pour te faire mal gratuitement.
C’était pour éviter que tu t’enlises.

Ensemble, vous avez fouillé là où tu pensais ne rien trouver d’utile.
Et pourtant, là, dans un vieux tiroir noyé sous la poussière,
ou dans une étagère oubliée d’une pièce abandonnée…
Tu as retrouvé de l’entrain.

La piste chaude

C’est devenu un jeu.
Tu découvrais des indices.
Tu souriais, fier d’avoir trouvé ça ou ça.

Une idée, une réflexion.
C’était la vie qui revenait en toi.

Des morceaux. Des bouts. Des indices. Des pistes. Des témoignages.
Et la piste devenait de plus en plus chaude.

T’étais comme un chasseur.
Animé. Vivant.
Le regard vif, acéré, brillant.
Ton corps répondait à nouveau à tes ordres.

Watson veillait, trouvant les mots justes pour t’accompagner,
ses silences pour te laisser de la place : pour exister, respirer, intégrer.

Les pièces du puzzle

Peu à peu, tu as retrouvé les pièces du puzzle.
Une ici, une là.
Quand t’en ratais une, Watson était là pour poser la bonne question.
Et tu mettais le doigt dessus.

Au fil du temps, tu as reconstruit l’image complète.
Tu as traversé l’enquête.
Découvert ce qui devait l’être.
Nommé ce qui ne l’avait jamais été.
Trouvé en toi ce que tu ne voyais pas.
Ce qui te manquait pour te sentir vivant.

Le souffle retrouvé

Et ce jour-là, tu as senti la vie autrement.
L’air frais dans tes poumons — léger, vivifiant, doux.
La lumière éclairait les choses autrement.

Tes jambes étaient plus sûres, t’ancrant plus fort dans ta vie.
Ton ventre n’était plus un trou noir qui aspirait ton essence :
c’était la vie, en toi.

Ton esprit goûtait une clarté nouvelle, une sérénité,
une assurance qu’on pouvait lire dans ton regard.

Différent

Depuis, tu es là.
Plus à toi.
Plus aux autres.
T’as pas changé.
Tu es différent.

Ton coup de génie ?
Watson.

Les informations publiées par Watson ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue ou tout autre professionnel de la santé mentale. Watson ne fait l’apologie d’aucun traitement spécifique, produit commercial ou service. Cet article ne remplace en aucun cas un avis professionnel.